France – Vautours

Avant leur réintroduction en France, les vautours fauves et les vautours moines ont disparu du pays dans les années 1930-40, excepté dans les Pyrénées Occidentales où un noyau de vautours fauves a su subsister. Le vautour percnoptère, quant à lui, en forte régression sur toute son aire de répartition, a disparu de France dans les années 30, avant de réapparaître naturellement timidement en 1982, sans doute attiré par les vautours fauves tout juste réintroduits.

Le premier vautour fauve a été réintroduit en 1981 dans les Grands Causses. Le Bioparc, premier zoo en France à se mobiliser pour la conservation des vautours, a fourni des oiseaux à réintroduire dès 1983. Soucieux de participer à leur protection et souhaitant créer des passerelles entre son zoo et la nature, Pierre Gay, directeur du Bioparc, a rencontré Michel et Jean-François Terrasse en 1979. Les deux frères entamaient alors un projet inédit de réintroduction de vautours fauves dans les Cévennes avec le Fonds d’Intervention pour les Rapaces (aujourd’hui Mission Rapaces de la Ligue pour la Protection des Oiseaux) et étaient à la recherche d’oiseaux à relâcher. La rencontre fut déterminante dans l’engagement du Bioparc en conservation de la nature. En 1983, le premier poussin d’une longue série né au zoo fut relâché dans les montagnes cévenoles. Et le Bioparc soutient les associations de terrain en recueillant les oiseaux blessés et incapables de recouvrer leur capacité de vol. Ces oiseaux se reproduisent au Bioparc et augmentent la capacité de réintroduction.

Les réintroductions de vautours fauves ont abouti à la présence d’une population stable et importante de l’espèce en France. En 1992, le premier vautour moine a été réintroduit dans les Baronnies. Le Bioparc a confié son premier moine en 1996. Depuis, le renforcement de la population encore fragile de vautours moines se poursuit sur différentes sites français et européens. Aujourd’hui, les populations actuelles de vautours, toutes espèces confondues, sont étroitement suivies, étudiées et protégées par un ensemble d’acteurs, associations, parcs régionaux et nationaux, centres de secours. Le Bioparc poursuit son action d’accueil d’oiseaux non capables de voler en milieu naturel, continue de confier des oiseaux pour la réintroduction (France et Bulgarie) et soutient le travail des acteurs.

Depuis le début des années 2000, une lente progression des effectifs du vautour percnoptère a débuté pour atteindre 90 couples en 2012 en France. Depuis, ce nombre s’est renforcé avec deux noyaux de population distincts : en Pyrénées Atlantiques et dans la région méditerranéenne (de l’Hérault aux Alpes de Haute-Provence). Le bilan de l’année 2022 fait état de 88 couples territoriaux dont 79 se sont reproduits et 58 ont permis à au moins un poussin d’aller jusqu’à la phase d’envol. 70 jeunes ont ainsi pu atteindre cette étape et laisse espérer une progression des effectifs dans les années à venir. Contrairement aux vautours fauves et moines, aucune réintroduction du percnoptère n’a eu lieu et les efforts de conservation de sa population se concentrent sur la mise à disposition d’alimentation pour fixer l’espèce.


ONG soutenues : Hegalaldia, CEN-PACA & Nature en Occitanie 

  • Le Centre de secours de la faune sauvage Hegalaldia est situé à Ustaritz dans le département des Pyrénées-Atlantiques (www.hegalaldia.org)
  • Le CEN-PACA (Conservatoire d’Espaces Naturels de Provence Alpes Côte-d’Azur), créé en 1975, est basé à Aix-en-Provence (www.cen-paca.org)
  • L’association Nature en Occitanie, créé en 1969, est basée à Toulouse avec 2 comités départementaux dans les Hautes-Pyrénées et dans le Gers


Le centre de secours Hegalaldia est le seul centre de soins pour la faune sauvage des Pyrénées-Atlantiques. Grâce à un hectare d’installation (15 volières, bassins et bâtiments) l’association accueille un à deux milliers d’animaux chaque année, appartenant à près de 120 espèces différentes (oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens).

Expérimentée et intimement liée aux rapaces emblématiques des Pyrénées, l’association a été officiellement reconnue en 2017 en tant que référent national sur le soin des rapaces charognards (gypaète barbu, vautour percnoptère, vautour fauve et moine vautour).

Tous les ans, Hegalaldia recueille, soigne et réhabilite de nombreux vautours. En 2017, une importante opération de sauvetage avait permis de soigner et de réintroduire 48 fauves, 28 en France et 20 en Bulgarie avec l’ONG bulgare Fund for Wild Fauna and Fauna soutenue par le Bioparc.

Le CEN-PACA a pour mission la préservation du patrimoine naturel de la région de Provence Alpes Côte-d’Azur, via une expertise scientifique et technique, la protection et la gestion d’espaces naturels et d’espèces, et la sensibilisation du public. Il s’intéresse à différents milieux et espèces, comme le vautour percnoptère, l’aigle de Bonelli, la tortue d’Hermann ou encore la vipère d’Orsini.
Pour le vautour percnoptère, le plan d’action comprend :

  • La gestion et le suivi de plusieurs placettes d’alimentation
  • La surveillance d’une partie des habitats et des sites de nidification
  • Le suivi des individus par marquage, observation directe ou par appareils photos à déclenchement automatique
  • Le suivi de la saison de reproduction de plusieurs couples
  • L’organisation de manifestations d’information et de sensibilisation


L’association Nature en Occitanie coordonne le volet technique à l’échelle pyrénéenne du Plan National d’Action en faveur du vautour percnoptère depuis 2018. Elle fédère un réseau de plus de 190 observateurs et contributeurs, qui participent à la connaissance de la population présente dans les Pyrénées françaises. En 2022, elle a participé à la mise en œuvre d’un programme de baguage et de suivi télémétrique des vautours percnoptères en France.


Rôle du Bioparc

Le Bioparc soutient un réseau d’associations en Europe qui œuvre pour le retour durable et la préservation des vautours, vautour fauve, vautour moine, vautour percnoptère et gypaète barbu. Les actions sont multiples : sensibilisation et suivi des espèces, réintroduction et protection des habitats, sauvetage et soins, restauration de l’élevage traditionnel redonnant vie aux montagnes et garantissant une nourriture aux vautours. Toutes les associations cherchent à redonner aux vautours leur place d’éboueur de la nature, indissociable des paysages pastoraux.

  • Soutien financier du centre de secours Hegaladia depuis 2015
  • Soutien financier du CEN-PACA depuis 2004
  • Soutien financier à Nature en Occitanie depuis 2021


Fonds versés par le Bioparc et Bioparc Conservation en 2022 : 7 600€
Dons de vautours fauves nés au Bioparc pour la réintroduction

1983 : réintroduction du premier vautour fauve né au Bioparc
1996 : réintroduction du premier vautour moine né au Bioparc
2004 : réintroduction de Lucie, née au Bioparc et premier moine suivi par GPS 
Le Bioparc a confié plus de 60 oiseaux aux programmes de réintroduction en France et en Bulgarie.

Le soutien financier accordé au CEN-PACA est dédié à l’entretien et le suivi d’une placette d’alimentation sur la commune de Saumane-de-Vaucluse, dans les Monts de Vaucluse, créée en 2004. L’espèce n’y avait plus été vue nicher depuis le milieu des années 1990.
L’investissement sur cette placette a porté ses fruits avec une première reproduction réussie en 2017 ! 


Crédits photos sur cette page : Pierre Chabot, Hegalaldia, CEN-PACA

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